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Quel projet ?
Topologie du surgi et de l’effacé est un hybride qui se veut regard affûté sur le territoire, dans la perspective d’écritures figurées et poétiques.
Issu de l’expérience collective d’ateliers menés à Nîmes par les Ateliers de Traverse et de l’écriture solitaire de Catherine Robert, cette chronique cartographique s’inscrit dans l’héritage littéraire tout en explorant les potentialités numériques.
Topologie du surgi et de l’effacé s’écrit dehors et dedans, tout en minutie et liberté, tantôt dans la solitude tantôt dans la pluralité, au carrefour de l’imaginaire et de la réalité.
Quiconque peut apporter sa contribution (par envoi de textes, images, audios, vidéos inédits) dès lors que sont signifiés un paysage, une expérience singulière et une création originale.
Propos 2019
C‘est le propos de 2019, précisons. Après Lumières que les Ateliers d’écriture ont décliné durant l’année 2018, je choisis d’explorer l’Ailleurs ou les Ailleurs – même si je n’ignore point que je manipule un adverbe.
Flashback
Suite au projet Quand rêvent les arbres…, exploration poétique du quartier Chemin bas d’Avignon, à Nîmes, réalisé en 2016-2017, j’ai souhaité renouveler l’expérience de cartographie narrative, désignée cette fois Topologie du surgi et de l’effacé, avec la triple ambition de rendre compte de mes explorations de paysages ; de relater l’expérience des ateliers d’écriture menés sur le territoire local et d’ouvrir le champ des partenaires via des échanges de productions créatives.
Une traversée
En témoigne le parcours imparfait 2018 sous le thème des Lumières, des Correspondances et des Résurgences, comme une eau s’extrait parfois de la roche sans que l’on sache tout à fait son origine même si assurément, c’est la même qui coule depuis l’aube de l’humanité.
Tu planteras les années. En résonance…

Tout commence ici, à Anvers quand tu oublies ta chemise blanche près du vieux cyprès chevelu que tu aperçois, déformé, à travers les carreaux de la salle de bain, là où les ombres fluctuent en de sombres gestes, biffures laminées depuis la nuit des temps. À l’arrière plan, une prairie comme un fleuve de pâquerette et de grande berce. Mutation végétale. Élégante calligraphie. Une nature que tu reconfigures – à l’horizontale, à la verticale. Ce que tu as tu.

En amont, il y avait les grands résineux dominant un autre parc, devant une maison de maître. Alors, tu rêvais d’un esquif parmi les iris d’eau, de cueillette de pommes d’or, de thé à la menthe à même l’herbe, tu rêvais d’ailleurs. Depuis la fenêtre ouverte sur l’air saturé de rose gris, tu survolais – à même le tronc – les forêts de gymnospermes. Ce n’était pas ici, tout près du bruissement de la Méditerranée, mais en Arizona.Ce que tu as tu. Ton impuissance face aux arbres saillant du sol gelé. Les arbres dénudés en une nuit. La neige lustrée de sépia, mousse spongieuse étirée au sud comme un fil de bave. Les feuilles mortes piétinées, les blocs rocheux érodés, les cieux couverts de bois et de métal. On piétinera le monde soumis aux maux climatiques. L’humain sans humanité après les avanies humaines. Tu accompagneras le chaos.
Catherine Robert
Chania/ballade – extrait

Il est des prospectives, belles
Dans le silence sur les toits
Des esquisses teintées de miel
Bourdonnant comme de vieux crétois
De cela on se souvient – Coi
Dessous le soleil qui nous toise
Tant on ignore les pourquoi
Comme neige qu’on apprivoise
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